Nos Constats
Nos constats Paysans et Artisans disparaissent
En 30 ans, 16.000 fermes ont mis la clé sur la porte en Wallonie.
Dans le même temps, l’agro-industrie s’est concentrée dans les mains de quelques acteurs.
Ce qui se cache derrière ce double constat, c’est que les fermes doivent être de plus en plus grandes pour pouvoir survivre aux contraintes du marché mondial, qui a les pleins pouvoirs. Mais c’est aussi que les fermes les plus grandes sont de plus en plus détenues par des investisseurs : de grandes familles ou de grands industriels. Qui cherchent à placer leur argent tout en contrôlant jusqu’à en être propriétaire leur approvisionnement.
Les pratiques des fermes sont impactées à tous les niveaux : les fermes sont donc plus grosses. Mais aussi : plus grande utilisation d’intrants chimiques, plus grande dépendance aux machines agricoles à dimensions industrielles, moins de main d’œuvre nécessaire, savoir-faire paysan en disparition, … La gestion de la terre comme la transformation alimentaire s’industrialise.
La distribution ressemble à un oligopole
Aujourd’hui, la grande distribution maîtrise 85% des parts du marché en Belgique. Et à peu près partout en Europe. Tous les supermarchés (25) sont regroupés au niveau européen en 5 fédérations… ! Imaginez la concentration de pouvoir que cela leur confère. Même vis-à-vis de l’industrie agro-alimentaire, qu’elle arrive à faire plier à sa guise.
Les petits commerces indépendants disparaissent. Ou sont franchisés, donc propriétés des grands groupes qui y trouvent une rentabilité encore plus importante qu’en gestion en propre. Les villages et centre-ville sont petit à petit délaissés. Les gens se croisent moins, se parlent moins. Les producteurs n’ont plus accès à la vente via ces groupes qui s’organisent en centrale d’achat et ne
sont donc plus capables que de s’organiser avec des gros acteurs.
Les métiers sont standardisés. Tout est calculé pour la rentabilité de l’actionnariat.
Les consommateurs sont consommés
Du côté du consommateur, « faire ses courses », c’est faire la course au prix. Un produit n’est plus qu’un prix. La connexion à la terre, au savoir-faire se débranche petit à petit. Les saisons sont oubliées. L’offre est pléthorique. Mais de moins en moins qualitative. Peu importe : ce qui importe, c’est le choix et le prix.
Mais des paysans, artisans et citoyens résistent. Rêve un autre modèle. Où le respect, les sourires, la créativité, l’inventivité, le lien à la terre, le lien à l’humain, … comptent. Et font partie de l’équation globale. Ces personnes se regroupent. Et agissent ensemble. Dans ce sens. Un peu partout. Et pas uniquement chez Paysans-Artisans …